Maroc ; Explosion café Argana Marrakech : Attentat criminel le 28 avril 2011

Une explosion dans un café de Marrakech a fait 14 victimes, dont 11 étrangers ce jeudi après-midi. Le ministre marocain de l'Intérieur parle d'un acte terroriste.

 

 L'analyse des premiers indices recueillis sur le lieu de l'explosion qui s'est produite, aujourd'hui, dans un café à Marrakech confirme la thèse de l'attentat, indique un communiqué du ministère de l'intérieur.

 Cet attentat criminel a fait 14 morts et 20 blessés de nationalités différentes, rappelle-t-on. 

Une enquête a été ouverte par le parquet général de Marrakech pour déterminer les causes exactes de cet attentat, précise-t-on de même source.

  Réactions après l'attentat kamikaze :
  • Le président français Nicolas Sarkozy a condamné cet acte qu'il a qualifié "d'odieux, cruel et lâche" qui a fait de très nombreuses victimes parmi lesquelles des Français.
  • L'Italie a condamné de "la manière la plus ferme" l'explosion criminelle, survenue jeudi à Marrakech, et exprimé sa solidarité avec le Maroc suite à "cet acte atroce de violence".
 source :MAP
Video de l'attentat perpétré a Marrakech Le jeudi  28 avril 2011 :


Analyse complete:

 

Qui ? Pourquoi ? Et pourquoi maintenant ?

Le dernier attentat grave au Maroc remonte à 2003 (un kamikaze s'est également fait sauter en mars 2007, mais il fut la seule victime), lorsque des kamikaze issus des bidonvilles de Casablanca avaient fait quelque 41 morts dans des attaques visant des cibles soigneusement choisies dans la capitale économique du royaume : un hôtel et un restaurant accueillant des clients internationaux, le bâtiment de l'alliance israélite et le cimetière juif de la ville, ainsi que le consulat de Belgique.
L'attentat de ce jeudi vise une nouvelle cible bien choisie : un café fréquenté par les touristes étrangers sur la place la plus populaire de Marrakech, un lieu destiné à donner la publicité la plus grande à ce geste meurtrier.
Cet attentat a immédiatement suscité des questions : qui ? Pourquoi ? Et pourquoi maintenant ? 

L'onde de choc des révolutions arabes

Le moment de l'attentat, que nul n'avait encore revendiqué en milieu d'après-midi, est évidemment particulier : le Maroc, comme l'ensemble du monde arabe, fait face à l'onde de choc des révolutions tunisienne et égyptienne, une poussée démocratique d'une partie de la jeunesse.
Depuis le premier appel à manifester le 20 février, des rassemblements relativement importants se sont déroulés dans la plupart des grandes villes du pays, tandis que le roi Mohammed VI réagissait en lançant un processus de réformes politiques et libérait un certain nombre de prisonniers politiques, notamment islamistes.
Depuis deux mois, à quelques exceptions près, ce mouvement est resté pacifique et n'a pas suscité d'incidents majeurs, contrairement à ce qui a pu se passe dans d'autres pays arabes. Aucune menace de recours à une violence terroriste n'avait été proférée, et l'attentat de Marrakech paraît plus susceptible d'entraver l'action des jeunes de la société civile regroupés au sein du « 20 février » plutôt que de l'aider.
Dimanche, encore, la journée de protestation avait réuni des milliers de personnes, notamment à Rabat où le cortège a choisi, pour la première fois, de défiler dans les quartiers populaires, restés largement à l'écart jusque-là du mouvement.
Des milliers de manifestants se sont rejoints à Yaacoub al-Mansour et ont défilé jusqu'au quartier Al-Qamra, où s'est terminée la manifestation environ trois heures plus tard. Le long de la marche, des centaines d'habitants des quartiers et de nombreux badauds ont rejoint les manifestants. De leurs fenêtres, certains saluaient les manifestants du fameux geste de la victoire des membres du mouvement, nous rapporte une correspondante à Rabat.

Quatorze salafistes libérés le 14 avril

Si les regards se tournent plutôt du côté des islamistes radicaux lorsque des kamikaze se font exploser dans un lieu public, l'attentat de Marrakech suit paradoxalement de près la grâce royale, le 14 avril, de 190 prisonniers politiques, parmi lesquels quatorze salafistes. Parmi eux, Ahmed Fizazi, idéologue de la Salafia Jihadia, condamné à trente ans de prison pour avoir « inspiré » les attaques terroristes du 16 mai 2003.
Mais le mouvement islamiste estime que ces mesures sont insuffisantes. Le 20 avril, il tenait un sit-in avec plusieurs organisations locales devant le CNDH (Conseil national des droits de l'homme) pour appeler à la libération de tous les prisonniers politiques.


source : Rue89 Info

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